Exposition

Mémoire vive

Du 1er mai au 8 novembre 2026 à l'Abbaye d'Orval

Si le nom d’Orval est connu d’un très grand nombre de personnes, son histoire l’est probablement un peu moins.  L’Abbaye telle qu’elle se présente aujourd’hui est le résultat d’une longue, d’une très longue histoire, pas toujours paisible.  Les premiers moines à s’installer à Orval arrivèrent du sud de l’Italie en 1070.

Ensuite, au fil des ans, de l’histoire, des destructions et autres guerres, ce ne sont pas moins de trois Abbayes qui furent construites sur le site.

En 1926, la famille de Harenne offre les ruines d'Orval et les terres avoisinantes à l'Ordre de Cîteaux pour que la vie monastique y soit restaurée.  Dom Jean-Baptiste Chautard, abbé du monastère de Sept-Fons, dans l'Allier (F), accepte la responsabilité de la fondation, et envoie à Orval un groupe de moines, noyau de la nouvelle communauté.  L’œuvre gigantesque de la reconstruction est entreprise par Dom Marie-Albert van der Cruyssen, un Gantois, moine de l'abbaye de la Trappe.  Très vite, un nouveau monastère, construit selon les plans de l'architecte Henry Vaes, s'élève sur les fondations mêmes du monastère du 18ème siècle.

Dès le retour des moines à l’Abbaye d’Orval en 1926, des artistes d’horizons très variés sont associés à l’aventure humaine et spirituelle du renouveau de la vie cistercienne.  Dans les différentes étapes du relèvement des lieux, nombre de figures marquantes des courants artistiques belges de l’entre-deux guerre, spécialement l’expressionnisme et l’art nouveau, inscriront leurs œuvres dans l’esprit du lieu.  Leurs créations artistiques laissent rayonner aujourd’hui encore une autre façon de méditer et de donner forme et visage à la source vive du mystère chrétien.  Citons, entre autres, Camille Colruyt, Lode Vleeshouwers, Oscar Jespers ou encore Théo Verbanck, pour la sculpture, Joep Nicolas, Jean Huet, Margo Weemaes et Van Vlaeselaar pour le vitrail, sans oublier Albert Servaes, Camille Barthélemy et Luce Jacques pour les fresques.  D’autres encore ont apporté leur contribution pour le mobilier et l’orfèvrerie.  Leurs créations artistiques se sont nourries au contact de l’expérience de la vie monastique.  Au fil des générations, les regards sur chaque œuvre s’élargissent et se dilatent dans le foisonnement des émotions esthétiques.  

L’exposition Mémoire vive, organisée à l’occasion du centième anniversaire du retour des moines à Orval, prolonge ces gestes artistiques en des expressions renouvelées.  L’Abbaye d’Orval se veut être le témoin d’un art spirituel relié à la simplicité cistercienne et nourri à son authenticité originelle.  Des artistes contemporains partagent leurs recherches plurielles, et leurs travaux nous ouvrent des chemins de sens et parfois les transcendent.

Les initiatives esthétiques foisonnantes d’hier trouvent aujourd’hui plus que jamais des prolongements d’une grande intensité tant formelle que spirituelle.  Il y a matière à contempler un art sacré vivant qui s’exprime dans une grande diversité de techniques et de langages : le dessin, la peinture, la sculpture, la photographie, la tapisserie et l'art textile, les installations, ... 

Cette exposition du jubilé se propose d’en être un écho révélateur pour susciter à nouveau des regards de Foi. 

          Philippe Marchal
          Commissaire de l’exposition