Parler de Pierre Leloup (1955-2010) et de Mylène Besson (1961) c'est, pour paraphraser les titres de certaines publications qui leur sont consacrées, parler d'un Face à Face, d'un Pas de deux, d'une vie Passionnément vôtre ou encore de s'enjouir de la vie comme le dit à merveille leur amie Isabelle Roussel Gillet.
Une amoureuse confrontation artistique où le travail de chacun n'est là que pour se refléter dans l'oeuvre de l'autre et vice-versa. Chacun avec ses propres atouts, dans l'immuabilité de l'écho du rire de Pierre et du grand sourire si chaleureux de Mylène. Car c'est bien là que se noue ce dialogue affectif : dans les veloutés de peau ou la richesse de la texture du bois chez Pierre, et, chez Mylène, par sa quête du beau dessin et la somptuosité de ses représentations féminines. Le spectateur est ici le témoin privilégié de cette intimité et de cette harmonie picturale. André Liatard
Au fond, ce que cherchent Mylène et Pierre, c'est produire des lieux d'un équilibre secret entre la perte de soi que suppose le sommeil et cette autre perte que provoque l'éveil. Entre le vide d'une nuit et le plein d'une journée.
Chez l'un comme chez l'autre surgit un temps paradoxal où le rien laisse la place à une épaisseur paradoxale faite de presque rien. La lumière se retire des choses pour apparaître sur les êtres comme une caresse : tactilement.
Les deux oeuvres créent donc un lieu paradoxal. Il conjugue l'altérité, la distance comme la proximité. Il crée l'extériorité d'un pan lumineux sur le corps. Tout se fonde en un effet littoral où se conjoignent sans cesse l'ouvert avec le retrait, l'éclaircie avec la réserve, l'éveil au corps avec la souveraineté de son retrait.
Mylène et Pierre délimitent l'espace pour y placer de l'humain. Il est porté à découvert. Alors on se souvient qu'être sur terre veut dire être sous le ciel. Cela veut dire être aussi dans l'atelier des deux artistes. C'est de là que tout part constamment et revient.
Sans doute les créatures des deux artistes rêvent-elles de tomber indéfiniment dans le ciel. Rêvent-elles d'y dormir. D'y rêver. Sans doute Mylène et Pierre ont-ils rêvé de faire une exposition dans le ciel. Mais le plus terrestres qui soit : ici-même, ici bas. Jean-Paul Gavard-Perret
Parler du travail de Pierre Leloup et de Mylène Besson c'est aussi évoquer leurs solides amitiés avec les poètes et les auteur(e)s. Une collaboration emblématique est à souligner : celle qui s'est nouée, au fil des ans et de manière fidèle, avec Michel Butor. De nombreux livres d'artistes ont vu le jour au gré de ces rencontres nourries. Notre Fonds en est dépositaire d'un très grand nombre.
Pierre est né, à vécu et à travaillé à Chambéry (Savoie). Mylène y est restée fidèle.